Suivi de l'Obraige dels philosophes
L'alchimie est sans doute le seul domaine médiéval et postmédiéval à susciter tant de réactions contraires. Au dénigrement des uns, à leur mépris trop fort répondent l'aveuglement et la naïveté des autres. Au rationalisme exacerbé s'oppose ainsi un occultisme à tout va, où se mêlent bien souvent roublardise et candeur. Or cette alchimie, aux frontières de la magie et de l'expérimentation, a contribué à la formation d'une conscience moderne de l'univers ; elle a aussi permis l'émergence de l'idée de progrès et a rejoint, par delà les siècles, une évidence contemporaine, à savoir que l'imaginaire intuitif souvent précède le raisonnement mathématique. Après tant d'études linguistiques fondées sur la seule poésie de cour, il semblait intéressant d'étudier enfin une prose qui devait logiquement se situer à mi-chemin de la langue savante, i.e. latine, et de la langue un peu fruste des vidas. Nous espérons ainsi apporter aux spécialistes des sciences les matériaux qui leur font encore défaut, notamment en langue romane, et contribuer aussi à une meilleure connaissance de l'histoire alchimique provençale et catalane.
Édition du texte d'Oc et d'une version française (B.n.F., fr.2018), traduction, notes et glossaire par Suzanne Thiolier-Méjean
Édition du texte d'Oc et d'une version française (B.n.F., fr.2018), traduction, notes et glossaire par Suzanne Thiolier-Méjean